Archives mensuelles : mai 2022

Obama Victory Speech 2008 (et sa traduction)

  1. Quels effets Obama cherche-t-il à provoquer chez son public ?
  2. Le bon orateur doit user des 5 grandes compétences . Trouvez-vous qu’Obama soit un bon orateur ? Soyez précis-e.
  3. Retrouvez dans ce discours prononcé par le président Obama nouvellement élu en 2008 un exemple des 4 figures de style définies et illustrées par Cicéron.

Voici le verbatim du discours de Barack Obama prononcé à Chicago après sa victoire à l’élection présidentielle américaine (issu du site de L’Obs).

 « Si jamais quelqu’un doute encore que l’Amérique est un endroit où tout est possible, se demande si le rêve de nos pères fondateurs est encore vivant, doute encore du pouvoir de notre démocratie, la réponse lui est donnée ce soir.

C’est la réponse dictée par les files d’attente devant les écoles et les églises, d’une ampleur que le pays n’a jamais connue, par les personnes qui ont attendu trois à quatre heures, la plupart pour la première fois de leur vie, parce qu’elles croyaient que ce moment devait être différent, et que leur voix pouvait être cette différence.

C’est la réponse que donnent jeunes et vieux, riches et pauvres, démocrates et républicains, Noirs, Blancs, Latinos, Asiatiques, Indiens, gays, hétéros, handicapés et non handicapés– des Américains qui ont signifié au monde que nous n’avons jamais été un assemblage D’États rouges et bleus, mais que nous serons toujours les États-Unis d’Amérique.

Cette réponse conduit ceux à qui on a dit pendant si longtemps d’être cyniques, de craindre et de douter de ce que nous pouvions faire, à se saisir de l’arc de l’histoire et à le tendre dans l’espoir de jours meilleurs.

Il a fallu longtemps. Mais ce soir, grâce à ce que nous avons accompli aujourd’hui et pendant cette élection, en ce moment historique, le changement est arrivé en Amérique.

Je viens juste de recevoir un appel courtois du Sénateur McCain. Il a mené une dure et longue bataille, d’autant plus dure et longue qu’il adore ce pays. Il a enduré des sacrifices pour l’Amérique que la plupart d’entre nous ne peut même pas imaginer. Nos vies ont été améliorées grâce aux services rendus par ce dirigeant courageux et désintéressé . Je le félicite lui et le Gouverneur Palin pour ce qu’ils ont accompli, et je suis impatient de travailler avec eux pour renouveler ce pays dans les mois à venir.

Je voudrais remercier mon partenaire dans ce voyage, un homme qui a fait campagne avec son cœur et qui a parlé pour les hommes et les femmes avec qui il a grandi dans les rues de Scranton, et avec qui il a pris le train pour rentrer dans le Delaware, le Vice-président des Etats-Unis, Joe Biden.

Je ne serais jamais là ce soir sans le soutien indéfectible de celle qui est ma meilleure amie depuis les seize dernières années, le pilier de notre famille et l’amour de ma vie, la prochaine Première dame de notre nation : Michelle Obama. Sasha et Malia, je vous aime et vous avez gagné un nouveau chiot qui viendra avec nous à la Maison Blanche. Et même si elle n’est plus avec nous, je sais que ma grand-mère est présente, tout comme la famille qui a fait de moi ce que je suis. Ils me manquent ce soir et je sais que ma dette envers eux est incommensurable.

A mon directeur de campagne David Plouffe, à mon conseiller en stratégie David Axelrod, et à la meilleure équipe jamais réunie dans l’histoire de la politique – vous avez fait en sorte que cela arrive et je vous suis redevable pour toujours des sacrifices que vous avez concédés pour y arriver.

Mais avant tout, je n’oublierai jamais que cette victoire vous appartient. Je n’étais pas le candidat le plus évident pour ce poste. Nous n’avons pas commencé avec beaucoup d’argent ni avec beaucoup d’appuis. Notre campagne n’a pas éclos dans les halls de Washington – elle a commencé dans les arrière-cours de DesMoines, dans les salons de Concorde et sous les porches de Charleston.

Cette campagne a été menée par des travailleurs et des travailleuses qui ont pioché dans le peu d’économies qu’ils avaient pour donner cinq, dix, vingt dollars pour cette cause. Elle a gagné en force grâce aux jeunes qui ont rejeté le mythe de l’apathie de leur génération, qui ont quitté leurs maisons et leurs familles pour des emplois qui leur offraient peu d’argent et peu de sommeil, grâce aux personnes pas si jeunes qui ont défié le froid et la chaleur pour frapper aux portes de parfaits inconnus, grâce aux millions d’Américains volontaires qui se sont organisés et qui ont prouvé que plus de deux siècles plus tard , le gouvernement pour le peuple et par le peuple n’a pas péri. C’est votre victoire.

Je sais que vous ne l’avez pas fait juste pour gagner une élection.

Vous l’avez fait car vous comprenez l’immensité de la tâche qui nous attend. Parce qu’à l’heure où nous célébrons la victoire ce soir, nous savons que les défis de demain sont les plus importants de notre existence – deux guerres, une planète en péril, la plus grave crise financière depuis un siècle. En ce moment même, nous savons qu’il y a de courageux Américains qui se réveillent dans les déserts d’ Irak et dans les montagnes d’Afghanistan pour risquer leurs vies pour nous. Il y a des pères et des mères qui passent des nuits blanches après avoir couché leurs enfants et qui se demandent comment ils pourront payer leur emprunt, les honoraires du médecin, ou comment ils pourront économiser assez pour les études. Il y a une nouvelle énergie à exploiter et de nouveaux emplois à créer, de nouvelles écoles à construire, de nouvelles menaces auxquelles il faudra faire face et des alliances à reconstruire.

La route sera longue. Le chemin sera escarpé. Nous n’atteindrons peut-être pas notre but en un an ou même en un mandat, mais il n’y a jamais eu autant d’espoir que ce soir, et le peuple américain y arrivera.

Il y aura des revers et des faux départs. Nombreux sont ceux qui ne seront pas d’accord avec chaque décision que je prendrai en tant que président et nous savons que le gouvernement ne peut résoudre tous les problèmes. Mais je serai toujours honnête avec vous quant aux défis auxquels nous sommes confrontés. Je vous écouterai, particulièrement lorsque nous serons en désaccord. Et par-dessus tout, je vous demanderai de me rejoindre pour reconstruire cette nation de la seule manière possible en Amérique depuis 221 ans : bloc par bloc, brique par brique, avec nos mains calleuses.

Ce qui a commencé il y a 21 mois dans les profondeurs de l’hiver ne doit pas s’achever durant cette nuit d’automne. Cette seule victoire n’est pas ce que nous cherchons – c’est notre seule opportunité pour créer ce changement. Et cela ne peut pas arriver si nous retournons en arrière. Cela ne pourra pas arriver sans vous.

Alors faisons appel à un nouvel esprit de patriotisme, de service et de responsabilité où chacun d’entre nous s’attèlera à travailler dur et à s’occuper non seulement de sa personne, mais aussi des autres. Rappelons nous que si cette crise financière nous a bien appris une chose, c’est que Wall Street ne peux pas s’enrichir pendant que d’autres souffrent – dans ce pays, nous nous élevons et nous tombons comme une seule nation, comme un seul peuple.

Résistons à la tentation de retomber dans le même esprit partisan, mesquin et immature qui a empoisonné notre vie politique pendant si longtemps. Rappelons-nous qu’il y avait un homme de cet État qui a d’abord porté les couleurs du Parti républicain à la Maison Blanche – un parti fondé sur les valeurs d’indépendance, de liberté individuelle, et d’unité nationale. Ce sont des valeurs que nous partageons et tandis que le Parti démocrate a remporté une grande victoire ce soir, nous y sommes parvenus grâce à une bonne dose d’humilité et de détermination pour mettre fin aux divisions qui ont retardé notre progrès. Comme Lincoln le disait à une nation bien plus divisée que la nôtre : « Nous ne sommes pas ennemis, mais amis… La colère a affaibli nos liens d’affection, mais elle ne doit pas les rompre ». A tous ces Américains dont je n’ai pas encore le soutien, je n’ai peut-être pas remporté votre vote, mais je vous entends, j’ai besoin de votre aide, et je serai également votre président.

Et à tous ceux qui nous regardent par delà nos côtes, depuis des parlements et des palaces, à ceux qui sont rassemblés autour de radios dans les coins perdus de notre monde – nos histoires sont particulières, mais notre destin est partagé et l’aube d’une nouvelle direction américaine est à portée de main. A ceux qui veulent démolir ce monde : nous vous vaincrons. A ceux qui veulent la paix et la sécurité, nous vous soutenons. Et à ceux qui se demandent si le phare de l’Amérique brille toujours, ce soir nous vous prouvons une fois encore que la force de notre nation ne vient pas de la puissance de nos armes ou de l’étendue de notre richesse, mais du pouvoirs de nos idées: la démocratie, la liberté, l’opportunité et l’espoir inébranlable. Là est le véritable génie de l’Amérique: l’Amérique peut changer. Notre Union peut être parfaite. Et ce que nous avons déjà accompli nous donne l’espoir nécessaire pour ce que nous avons à accomplir demain.

Cette élection est faite de nombreuses premières fois et d’histoires qui seront racontées durant des générations. Ce soir, je pense à cette femme qui a voté à Atlanta. Elle ressemble beaucoup aux millions d’autres qui ont fait la queue pour faire entendre leur voix dans cette élection à un point près – Ann Nixon Cooper a 106 ans. Elle est d’une génération née juste après l’esclavage. A une époque où il n’y avait pas de voitures sur les routes et pas d’avions dans le ciel, où quelqu’un comme elle ne pouvait pas voter pour deux raisons : parce que c’était une femme et à cause de la couleur de sa peau. Et ce soir je pense à tout ce qu’elle a vu à travers le siècle aux Etats-Unis – la douleur et l’espoir, la lutte et le progrès, les moments où on nous disait que nous n’y pouvions rien, et les personnes qui ont persévéré avec ce credo : Oui nous le pouvons.

A une époque où les voix des femmes étaient étouffées et leurs espoirs ignorés, elle a vu ces femmes se lever, s’exprimer et aller voter. Oui nous le pouvons.

Quand le désespoir des tempêtes de sable et de la dépression traversait le pays, elle a vu une nation dompter la peur avec un New Deal, de nouveaux emplois et un nouveau sens d’un but commun. Oui nous le pouvons. Quand les bombes sont tombées sur nous et quand la tyrannie a menacé le monde, elle était le témoin d’une génération qui s’est élevée vers la grandeur et du sauvetage d’une démocratie. Oui nous le pouvons. Elle était là pendant le boycott des bus de Montgomery, elle a vu les lances à incendies à Birmingham, le pont de Selma, et un prêcheur d’Atlanta qui a dit aux gens « Nous vaincrons ». Oui nous le pouvons.

Un homme a touché la lune, un mur est tombé à Berlin, il y a eu un lien entre la science et l’imagination. Et cette année, lors de cette élection, elle a touché du doigt un écran et a voté, parce qu’après 106 ans en Amérique, après les meilleurs moments et les heures les plus noires, elle sait que l’Amérique peut changer. Oui nous pouvons.

Amérique, nous sommes allés si loin. Nous avons vu tant de choses. Mais il y a encore tant à faire. Alors ce soir demandons-nous – si nos enfants devaient vivre le siècle prochain, si mes filles étaient assez chanceuses pour vivre aussi longtemps qu’Ann Nixon Cooper, quels changements verraient-elles ? Quels progrès aurons nous accompli ?

Nous avons l’opportunité de répondre à cette question. C’est notre moment. Le temps est venu de remettre les personnes au travail et d’ouvrir les portes de l’opportunité pour nos enfants, de rétablir la prospérité et d’encourager la paix, de se réapproprier le rêve américain et de réaffirmer la vérité fondamentale : nous ne sommes qu’un, tandis que nous respirons, nous espérons et quand nous ferons face au cynisme, au doute et à ceux qui nous disent que nous ne pouvons pas, nous répondrons avec ce credo intemporel qui résume l’esprit du peuple : Oui nous le pouvons.

Merci, Dieu vous bénisse, Dieu bénisse les Etats-Unis d’Amérique. »

Traduction : Bérénice Rocfort-Giovanni

O tempora ! O mores !

Rappelez vous de cette phrase rencontrée dans la première catilinaire.

Comment la traduire ?

Parcourez en diagonale le dossier suivant :

http://lettres.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/lettres/Cours_de_latin_Tle/3.10_Dossier_O_temps_o_moeurs.pdf

  1. Combien de fois Cicéron a-t-il prononcé cette phrase et dans quels contextes ?
  2. Donnez le nom de 3 textes ultérieurs d’auteurs classiques qui reprennent cette phrase.
  3. Donnez le nom de trois références culturelles dans la culture populaire.
  4. Pourquoi cette postérité selon vous ?

Une petite vidéo pour compléter